Le travail étudiant s’est imposé en Belgique. Quelque 600.000 jeunes par an s’initient au monde du travail dans des conditions avantageuses pour eux et pour les employeurs. Dans le commerce ou l’horeca, c’est une force de travail quasi indispensable.
- 472.039 contrats au 2e trimestre 2022
- 47.769 employeurs au 2e trimestre 2022
- 1,5 milliard d’euros de rémunérations en 2021
- 12,8 euros/heure, le salaire moyen en 2021
Il existe de bonnes lois ! Celle qui réglemente le travail des étudiants donne satisfaction à toutes les parties. Elle est pourtant le fruit d’un long combat. Les syndicats ont longtemps bloqué toute avancée parce qu’ils croyaient, à tort, que les jeunes aux études allaient « voler de vrais emplois ». Le travail au noir était la règle jusqu’en 2005, où l’on a autorisé 23 jours de travail l’été et 23 jours le restant de l’année. Maigre !
D’amélioration en amélioration, la barre est aujourd’hui à 600 heures pour l’année (75 jours scindables). Le succès va croissant. En dix ans, la progression est de 28 % pour le nombre d’étudiants (près de 900.000 contrats) et 32 % pour le nombre d’employeurs (environ 70.000).
Du côté des étudiants, la motivation première est évidemment financière. Le job exercé est parfois indispensable pour payer les études, et assure en tout cas des rentrées qui permettent de vivre plus confortablement. Certains épargnent pour se lancer dans la vie. Il y a un avantage secondaire non négligeable : tâter la réalité du monde du travail. Le travail étudiant enrichit le CV, quel que soit le secteur. C’est un gage de sérieux et de motivation.
Côté employeurs, l’embauche temporaire d’un jeune répond à deux besoins principaux. Cela permet de programmer des mises en ordre, des archivages, des entretiens divers. Cela permet surtout de faire face à des demandes, saisonnières ou non, sans le coût et la rigidité des contrats ordinaires. C’est en même temps une solution aux pénuries de main-d’œuvre. L’horeca et le commerce sont de très loin les plus grands utilisateurs de jobistes. Suivent les secteurs du tourisme et de l’animation (stages, plaines de jeux…).
Environ 40 % des heures prestées le sont pendant les trois mois d’été. C’est maintenant, et jusqu’aux vacances de printemps, que la plupart des contrats seront signés. Pour recruter, les employeurs utilisent beaucoup les réseaux sociaux. Certains sites, comme student.be, publient des offres d’emploi. Enfin, les agences d’intérim jouent un rôle crucial puisque 40 % des embauches se font par leur intermédiaire.
Les étapes à suivre
Le grand intérêt du travail étudiant est qu’il bénéficie de cotisations sociales allégées. L’employeur doit payer 5,42 % en plus du salaire, lui-même amputé de 2,71 % pour le jeune. Ces conditions avantageuses sont limitées à 600 heures par an pour l’étudiant, quel que soit le nombre de contrats. Il n’y a pas de plafond pour les employeurs, qui peuvent conclure autant de contrats qu’ils le souhaitent. Le barème à appliquer pour la rémunération est celui du secteur à 100 % pour les plus de 21 ans, 90 % à 20 ans, 85 % à 19 ans et jusqu’à 67 % pour les 15-16 ans.
Avant d’embaucher, l’employeur doit vérifier que la personne est bel et bien étudiante. Il faut lui réclamer une attestation d’inscription. C’est la seule preuve valable.
Si l’étudiant dépasse son quota de 600 heures autorisées, il faudra payer « plein pot » les cotisations sociales. Chaque jeune doit ouvrir un compte sur la plateforme studentatwork.be et donner un accès à son ou ses employeurs. C’est l’ONSS, l’organisme percepteur des cotisations sociales, qui fait tourner le compteur. L’information est donc exacte par nature.
Un contrat de travail doit être établi. Il ne peut pas couvrir une période supérieure à douze mois. Chaque prestation devra ensuite être renseignée dans une Dimona (déclaration immédiate à l’embauche) remplie au préalable.
UCM, au secours !
« Occuper du personnel, y compris un ou des étudiants, c’est une responsabilité. Mieux vaut être en règle avec toutes ses obligations. C’est sans doute un peu fastidieux, mais cela permet de travailler sereinement et d’éviter des problèmes qui peuvent être graves. »
Jean-Denis Ernst, expert au Secrétariat social UCM, connaît les obligations des employeurs sur le bout des doigts. Il est aussi très conscient du fait que respecter la législation n’est pas simple. « Embaucher un étudiant ne peut pas se faire, malheureusement, sur un coin de table. C’est assez simple pour quelqu’un qui emploie déjà du personnel. Pour un indépendant qui travaille seul, il y a plusieurs obstacles à franchir. UCM propose un accompagnement personnalisé pour éviter les soucis. »
Image : Jean-Denis Ernst (UCM)
Tout employeur, même pour un seul job étudiant, doit être inscrit à l’ONSS, l’organisme percepteur des cotisations sociales des salariés. Le Secrétariat social UCM peut s’en charger et calculer les montants à payer chaque trimestre (5,42 % du salaire pour un jeune aux études).
Un contrat de travail doit être signé par les deux parties. Des modèles de contrat sont à disposition en fonction du secteur, de la durée du temps de travail, etc. Avant la mise au travail effective, une Dimona (déclaration immédiate) doit être envoyée à l’ONSS. Le Secrétariat social UCM s’en occupe. Un seul document peut le plus souvent couvrir la totalité de la durée du contrat.
Plus empoisonnant : il faut un règlement de travail ! « Il comporte une série de mentions obligatoires, explique Jean-Denis Ernst, comme les horaires, la rémunération, la date de paiement, la nature du travail à prester… Nous proposons aussi des modèles types, qu’il est possible d’adapter à des situations particulières avec l’aide d’un juriste. Il faut compter entre 100 et 300 euros pour être en ordre. C’est un document qui peut éviter des ennuis avec l’étudiant. L’embauche est souvent rapide et des situations délicates sont possibles si tout n’est pas clair. »
Inscription ONSS, Dimona, règlement de travail : c’est tout ? Non. L’affiliation à un service externe pour la prévention et la protection au travail (SEPPT) est obligatoire. Le Secrétariat social UCM peut assumer cette tâche à un tarif minimal (variant selon le secteur entre 50 et 100 euros). Il faut enfin afficher les horaires quelque part dans l’entreprise.
« Par exemple, un glacier qui emploie trois étudiants l’été doit se plier à cette obligation, poursuit notre expert. Nous avons des documents types. Des heures supplémentaires sont possibles en cas de nécessité. Elles seront signalées sur le relevé des prestations qu’il faut rentrer au Secrétariat social à la fin du mois pour le calcul du salaire et des cotisations. »
Embaucher son premier salarié ou son premier étudiant implique les mêmes obligations et s’en sortir seul est pour ainsi dire impossible. Sur le site internet d’UCM, il est possible de prendre rendez-vous en ligne avec un expert qui permettra au nouvel employeur d’être en ordre et serein, sans se casser la tête.
Source : www.ucmmagazine.be