Comment vos clients feront-ils leurs achats dans l’avenir? Cette question pour demain se pose dès maintenant. Et ce n’est que dans l’apaisement et la responsabilité que se trouveront les réponses les plus profitables.
Le secteur du commerce a traversé une période difficile durant Le COVID. Toutefois, l’impact n’a pas été identique dans toutes les entreprises du secteur. Par un tour de passe-passe intellectuel certaines organisations en ont conclu que si tout le monde n’avait pas souffert, alors personne n’avait souffert.
Or, les chiffres nous montrent que ce n’est pas exact. Les marges dans le secteur de la distribution de détail ont fondu comme neige au soleil ces dernières années (2,18% en 2017, 1,29% en 2021). Notamment sous l’effet de l’indexation automatique des salaires, impossible à répercuter dans les prix des articles proposés par les petits détaillants. De plus dans certaines régions, les commerçants qui ont osé relever leurs prix ont vu leur clientèle traverser les frontières et faire leurs achats à l’étranger. C’est la double peine !
Nouveaux enjeux
La question des coûts salariaux est loin d’être le seul enjeu crucial pour les commerces.
L’évolution du e-commerce nous montre que de plus en plus de personnes achètent en ligne, et qu’ils y dépensent de plus en plus. En 2021, 75% des résidents belges déclaraient avoir effectué leur dernier achat en ligne au cours des douze mois précédents l’enquête. En 2008, cette proportion se situait autour des 22%. Cette modification des circuits de distribution n’épargne aucun sous-secteur du commerce. Même dans l’alimentaire la tendance au e-commerce est à la hausse.
Ceci est évidemment un enjeu important pour tous les commerçants. Car même s’il est à peu près impensable que le commerce physique disparaisse complètement, les commerces qui offriront plus de canaux de distribution sont ceux s’adapteront mieux aux attentes de leurs clients.
Par ailleurs, même dans le commerce « physique » de nouveaux modèles de distribution émergent. Ils basent leur offre sur des produits (réputés) plus locaux ou (supposés) plus sains. La recherche de « durabilité » est sur toutes les lèvres. Les produits « suremballés » et « intraçables » sont concurrencés. Les commerçants qui les vendent, aussi !
Peut-être plus important encore, faut souligner la difficulté de trouver de bons profils de collaborateur. Ce n’est pas propre au secteur du commerce, mais le besoin de bras reste un enjeu fondamental dans nos entreprises.
Enfin, les (prix des) paiements électroniques sont également un défi. Depuis un an, les commerçants doivent offrir au moins un moyen de paiement électronique à leur clientèle. La difficulté pour le commerçant est d’identifier la solution qui lui correspond le mieux. Afin de le guider dans cette jungle tarifaire, UCM réclame un outil officiel pour comparer les offres.
Une solution, la concertation
Ces éléments influencent l’attitude présente et future des entreprises et des salariés.
L’actualité nous montre que la tension est élevée. Il importe néanmoins que chacun garde son calme. Les actions de vandalisme dont des commerçants indépendants ont été victimes sont inadmissibles pour UCM. Être en désaccord est un droit. Faire la grève, aussi. Mais la dégradation volontaire ne peut être un moyen de se faire entendre. À plus forte raison si elle touche une personne qui n’a rien à voir avec le différend.
C’est en concertation que des solutions constructives pourront être trouvées. Les commissions paritaires du commerce, dont l’existence même est remise en question par les organisations syndicales, doivent pouvoir compter sur des organisations responsables et constructives. C’est à ce prix que le commerce pourra s’adapter aux transitions qui l’attendent, ou plutôt qui ne l’attendent pas !